Pour tous les fans de films d’horreur, de surnaturel, de démons, d’esprits maléfiques et de possessions, qui n’a pas entendu parler, au moins dans sa vie, de L’Exorcisme d’Emily Rose ?! Il s’agit d’un film qui retrace l’histoire d’Anneliese Michel. Un succès cinématographique réalisé par Scott Derrickson en 2004, qui a reçu plusieurs récompenses, mais qui a aussi suscité le doute dans l’esprit des téléspectateurs : Est-ce bien réel ? Qu’est-il vraiment arrivé à la jeune fille ?
Née le 21 septembre 1952 à Leiblfing en Bavière et de nationalité allemande, Anneliese Michel est une jeune adolescente qui a grandi dans une famille religieuse. Rapidement devenue pieuse, Anneliese Michel avait tout pour être heureuse, entourée de sa famille. C’est en 1968, alors qu’elle n’avait que 16 ans, que tout a commencé à changer…
Prise de convulsions pour la première fois cette année-là, Anneliese Michel a été diagnostiquée épileptique, et a de suite été internée dans un hôpital psychiatrique. Elle y reçut tous les soins nécessaires, cependant, la jeune fille ne sentit aucun changement, et au lieu d’aller mieux, elle tomba dans une profonde dépression. Elle entendait des rires démoniaques autour d’elle et eut la sensation d’être possédée par des êtres démoniaques. On peut vraiment dire que ce fut le déclic, et que la vie d’Anneliese Michel dégringola vers un précipice sans fin.
Après être resté à l’hôpital pendant plus d’un an, la jeune fille finit par quitter l’établissement et à reprendre le cours normal de sa vie. Elle était terriblement affaiblie et voyait des démons autour d’elle. Voyant que son état ne s’est guère amélioré et que son traitement pour l’épilepsie n’eut aucun effet apparent, elle demanda à être exorcisée par l’Église, ce qui s’est soldé par un refus. Après des années de souffrances psychologiques et physiques (insulte et bat ses proches, se tord de douleurs jusqu’au craquement des os, refus d’avaler, dort à même le sol…), un curé a accepté de l’exorciser en 1975, Anneliese Michel avait alors 23 ans.
C’est l’archevêché de Würzburg qui a autorisé un exorcisme basé sur le rituel roumain, et c’est le père Alt et le père Renz qui ont effectué 2 exorcismes par semaine chez elle. Durant les séances d’exorcisme, Anneliese Michel a fait preuve d’une grande force physique qui a nécessité l’aide de plus de 3 hommes pour la tenir tranquille. Cependant, les crises n’ont ni cessé ni diminué. Au contraire, en allant de plus en plus mal, Anneliese Michel reste la plupart du temps paralysé, refuse de manger, boit sa propre urine et ne s’alimente que d’araignées et d’insectes. Elle refuse catégoriquement les signes catholiques comme les croix et pratique la génuflexion jusqu’à la rupture de ses ligaments.
On a enregistré 40 cassettes d’exorcisme dans lesquels on y entend la jeune fille prendre plusieurs voix, dire des insanités… on y a même entendu des démons se représenter et parler entre eux. On y a noté les noms de Hitler, Néron, Judas Iscariote, Lucifer, Caïn… C’est alors qu’on remarqua 2 choses : le nom de Lucifer (la jeune fille était donc possédée par le diable) et des noms de damnés.
Un jour, la jeune fille a déclaré avoir vu la vierge et lui avoir parlé et accepté son sort, la mort. Le 30 juin 1976, après 10 mois et 67 séances d’exorcisme, Anneliese Michel décède en pleine séance d’exorcisme. Avant de s’éteindre, la jeune fille alors âgée de 23 ans, a crié le nom de la vierge, a souri et a fermé les yeux, sereine. L’autopsie a révélé que la mort a été causée par une très sévère malnutrition et une grande déshydratation.
En mars 1978, commence le procès de la jeune Anneliese Michel. Les deux prêtres sont représentés par des avocats de l’Église catholique, et les parents par un libéral, qui a plaidé pour le respect des croyances de chacun. En Allemagne, si l’exorcisme est ordonné par l’église, il n’est pas illégal. C’était le cas, les parents ont juste cru pouvoir aider leur fille en la faisant exorciser. Les prêtres quant à eux, à l’aide des enregistrements audios, ont pu faire entendre les voix des démons qui se parlaient entre eux, elle était donc possédée. Pour eux, ils ont libéré la jeune fille et l’ont aidé à retrouver la paix juste avant la mort.
De l’autre côté, on retrouve les médecins, qui eux, ont retracé le parcours médical de la jeune fille : de l’épilepsie à la dépression à l’hystérie. Anneliese Michel avait subi un traitement lourd, qu’elle a subitement arrêté. L’arrêt soudain des traitements aurait éventuellement pu provoquer une crise cardiaque. Sans oublier qu’elle ne buvait ni ne mangeait plus, c’est ce qui l’a tuée, avec les rituels qui n’ont fait que l’affaiblir davantage. Le procès a été agité et résonnant avec l’église en accusé. La sentence prononcée par le juge a été que la famille et les prêtres soient condamnés à 6 mois de prison avec sursis pour négligence qui a entraîné la mort d’Anneliese Michel.
En Allemagne, après l’histoire d’Anneliese Michel, morte lors d’un exorcisme, les ecclésiastiques se sont réunis et ont décidé qu’il n’y aurait plus d’exorcisme. Aujourd’hui, on n’y trouve plus de prêtres-exorcistes, et on entend parler le plus souvent d’accompagnement spirituel et rien d’autre.
Il est clair que les avis divergent en ce qui concerne l’histoire d’Anneliese Michel. Certains pensent que son rejet pour les symboles religieux se traduit par le fait qu’elle était frustrée de ne pas voir sa foi la guérir de son épilepsie, d’autres croient que c’est les démons qui les refusaient. La jeune fille a également pris plusieurs médicaments, dont certains, lorsqu’ils ne sont pas adaptés à la maladie, peuvent avoir comme effets secondaires : dystonie, amnésie, dédoublement de personnalité, hallucinations… Des psychiatres ont témoigné que si Anneliese Michel avait pris un traitement adéquat, elle aurait survécu. Or, ce fut le cas… Aujourd’hui, Anneliese Michel repose en paix dans le cimetière de son village.
Maladie mentale ? Véritable possession démoniaque ? Aujourd’hui encore personne n’est certain de ce qui est réellement arrivé à la jeune Allemande Anneliese Michel. Ce qui est sûr, c’est que pour certains, l’histoire d’Anneliese Michel a proclamé haut et fort l’existence de démons, alors que pour d’autres, c’était tout simplement une jeune fille malade qui se croyait possédée…